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Croisement Retour
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Croisement Retour
23 mai 2006

Tout commentaire est le bien venu!

Un jeune homme assis à une table. Face à lui un homme en toge blanche. A l’autre bout du plateau la même table, quatre chaises

Jeune homme : Une fois j’ai pris mon vélo et j’ai roulé au hasard pendant des heures.

Homme : Et alors ?

Jeune homme : Et alors rien, j’ai roulé et puis j’ai eu faim alors je me suis arrêté dans ce café.

Homme : Prés de la pompe à essence ?

Jeune homme : Non avec la devanture verte…

Homme : Ah oui.

Jeune homme : Et y’avait cette fille aux cheveux vert, elle portait un ciré jaune et un pantalon orange. Elle sirotait son café, comme un chat, avec des grosses et grandes lampées bruyantes.

Homme : Et ?

Jeune homme : Et rien.

Entre une jeune fille, elle s’assoit à la table vide.

Homme : Mais si tu sais bien.

Jeune homme : Ah oui, elle m’a fait une grimace, comme ça. Il l’imite. Elle a fouillé dans son sac et elle en a sortit un walkman avec des gros écouteurs en mousse jaune. Ou verte, je sais plus très bien. Et puis elle a posé sur la table, un cochon. Un cochon avec des lunettes. Elle a fermé les yeux, elle a penché sa tête sur le coté et elle a souri. Et puis elle a balancé sa tête de droite à gauche.

Homme : Et ensuite ? Ils se lèvent, s’assoient en face de la jeune fille. T’aurais plutôt aimé faire…

Jeune homme : Bonjour. Oui je sais, c’est plutôt banal comme phrase d’attaque mais j’ai pas trouvé mieux.

Homme : Fais un effort.

Jeune homme : En regardant l’homme qui l’accompagne. Je peux commencer par le cochon ? Signe d’approbation de l’homme. Vous nous présentez ?

Homme : Et là elle répondrais :

Jeune fille : Il s’appel auguste, et il est myope, sa maman et son papa sont partis, ils l’ont laissé tout seul. Mais fait pas cette tête, ils vont revenir. Ils sont partis au Club Med, ils reviennent après-demain. Par le train de 12h07. Tu peux aller les attendre à la gare si t’as jamais vu de cochon bronzé.

Homme : C’est mieux.

Jeune homme : Maintenant va falloir que je dise un truc intelligent. On tombe vite dans la banalité dans ce genre de situation.

Homme : Demande lui comment elle s’appelle.

Jeune homme : J’ai peur d’être déçu. Elle peut avoir un nom trop commun. Si elle s’appelle Julie ou Laura, ça risque de casser quelque chose. C’est pas que Julie ou Laura ce soit moche, mais pas pour elle. Ça briserait la magie de l’instant. Pour rencontrer une Julie ou une Laura je pourrais tout aussi bien aller en boite ou la croiser dans un couloir au boulot. Comment tu t’appelles ?

Jeune fille : Clémentine

Jeune homme : Non

Jeune fille : Mélusine

Jeune homme : Non

Jeune fille : Prune

Jeune homme : Non plus

Jeune fille : Beverley

Jeune homme : Et pourquoi pas Brenda tant qu’on y est ??

Jeune fille : Miette

Jeune homme Miette, Miette, Miette…

Jeune fille : J’ai 22ans, je suis gauchère, je chausse du 38, j’aime la moutarde. La doublure de mon cirée est trouée, J’ai une épingle à nourrice dans la poche gauche et un ticket de métro dans la droite et je suis libre pour les 50années à venir

Jeune homme : Je l’aime déjà.

Homme : C’est tout ce que tu trouves à dire ? Quelle platitude…L’amour c’est plat et je suis pas le seul à le dire…

Jeune homme : Ce que tu dis aussi c’est plat…

Homme : Oui bon ne partons pas dans des considérations philosophiques, on a autre chose à faire. Elle va finir par s’ennuyer.

Jeune fille : Non, non j’existe pas pour l’instant, je peux pas m’ennuyer. Mais arrête avec cette tête tu sais bien que j’ai raison. Dans la vraie vie ça se serait pas passé comme ça. Dans la vrai vie je t’aurais pas écouté, j’aurais été gêné et un peu apeurée. Je t’aurais regardé à la dérobé, un peu comme ça. Et puis je serais partie. J’aurais ramassé mes affaires l’air de rien et je serais partie.

Jeune homme : Oui c’est vrai, dans la vraie vie ça aurait été comme ça. Il part.

Jeune fille Je m’appelle Marie.

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